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  • Masiosarey

Tout le monde en parle (ou presque) : ce qu’il faut savoir sur les élections à venir au Mexique


© Felipe de la Torre

Tout d’abord, et ce n'est pas un détail, les élections du 1er juillet prochain sont des élections générales : ce jour-là, ce seront donc pas moins de 18.299 charges électives fédérales et locales qui seront soumises au scrutin des mexicains.

Au niveau fédéral, tous les électeurs inscrits sur la liste électorale nationale (presque 90 millions de personnes) éliront leur Président de la République, mais aussi les 500 députés et 128 sénateurs qui siègeront pendant 3 et 6 ans respectivement dans les deux organes du pouvoir législatif : l’Assemblée et le Sénat.

Au niveau local, les électeurs seront également mobilisés dans presque tous les états (seuls Baja California et Colima ne renouvelleront aucune charge locale en juillet 2018*). A travers le pays, huit gouverneurs et un chef de gouvernement (pour la CDMX) doivent ainsi être réélus, ainsi que 972 députés locaux, 1.596 présidents municipaux (pour rappel, il y a 2.457 municipalités dans le pays selon les derniers chiffres de l'INEGI) dont ceux de 16 grandes villes. Et il faut encore ajouter plusieurs milliers de charges de niveau municipal (Concejales, Sindicaturas, Regidurías et Regidores étnicos, etc.), elles aussi soumises au vote populaire.

Un dispositif logistique impressionnant se déploiera donc le jour des élections. Nous y reviendrons dans un prochain article, mais d’ores et déjà sachez que 155.484 bureaux de vote seront installés le 1er juillet à l’aube et que plus de 279 millions de bulletins seront imprimés pour l’occasion.

Vu l’ampleur de l’exercice (et ses conséquences, à tous les niveaux de pouvoir, pour les années à venir), il n’est donc pas étonnant qu’on parle autant de cette élection. Et cela ne fait que commencer. Car si les campagnes fédérales ont officiellement commencé le 30 mars dernier, au niveau local, celles-ci démarreront plutôt fin avril, voire mi-mai (les calendriers étant définis au niveau des états). Bref, préparez-vous, vous et vos oreilles : à la fin de la campagne –le 27 juin prochain– presque 60 millions de spots politiques homologués par l’Institut National Electoral (INE) auront littéralement inondé les ondes.

Justement, quelle est la mission exacte de l’INE ? Cet organisme indépendant, crée en 1990 (sous le nom de IFE, Institut Fédéral Electoral), a pour responsabilité première l’organisation des élections fédérales, avec tout ce qui en découle : gestion des listes électorales, émission des cartes d’électeur, définition des règles du jeu électoral, controle des dépenses de campagne, des temps d’antenne des candidats, ou encore promotion du vote et de la culture démocratique, etc. Par contre, fédéralisme oblige, dans chacune des 32 entités du pays, l’organisation des élections locales est assurée par des instituts électoraux locaux (aujourd’hui baptisés OPLE, Organismes publiques locaux électoraux) ; avec quelques nuances toutefois. En effet, depuis la réforme de 2014, l’INE a vu certaines de ses attributions et compétences redéfinies et élargies, notamment en ce qui concerne la sélection des cadres électoraux locaux (avec l'idée d'homogénéiser l'action publique en matière électorale à travers le pays). Depuis 2014, l'INE peut également intervenir en appui à l'organisation des élections locales, à condition que l'OPLE en fasse la demande.

L’autre acteur institutionnel clef de ce processus est le Tribunal Electoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération (TEPJF, anciennement TRIFE, fondé en 1996). Comme son nom l’indique, celui-ci est chargé de faire appliquer le droit et d’impartir la justice dans le domaine électoral. C’est donc à lui de recueillir les plaintes et de résoudre les controverses qui se présentent depuis le début de ce processus (qui a officiellement démarré le 8 septembre dernier).

Quant aux candidat(e)s, elles et ils sont (mathématiquement) très nombreux cette année. Au niveau fédéral, ceux-ci se présentent principalement sous l’étandard de trois grandes coalitions qui se sont formées au fil de l’année passée, et qui regroupent à leur tour 9 partis*. Au niveau local, le jeu est plus complexe et différencié d’un état à l’autre : de nombreux petits partis locaux avancent également leurs cartes et les coalitions y sont moins stables. Par ailleurs, et depuis 2014, des candidats « indépendants » peuvent désormais tenter leur chance (à condition de recueillir préalablement un nombre minimum d’appuis, équivalent à 1% de la liste électorale de la circonscription dans laquelle ils souhaitent se présenter). Cette année, au niveau fédéral, il y aura donc deux candidats indépendants pour la présidence, sept pour le Sénat et trente-sept pour l’Assemblée nationale.

En conclusion provisoire, nous vous rappellerons juste (si jamais vous étiez passés à côté de l’info) que cette semaine marque le début des grands débats. Mercredi, pour chauffer l’ambiance, les sept aspirants au gouvernement de la Ville de México (cinq femmes et deux hommes!) s’opposaient sur Canal Once. Dimanche soir, 22 avril, ce sera au tour des cinq candidats présidentiels (une femme et quatre hommes), pour une première passe d’armes au Palacio de Minería dans le centre historique de la capitale***. L’INE, mais aussi plusieurs médias mexicains et internationaux, le retransmettront en direct sur internet à partir de 19h.

©Masiosarey, 2018

 

Illustration : Felipe de la Torre

* Mais ils seront évidement appelés à choisir les députés et sénateurs qui les représenteront au niveau fédéral

** Coalición por México al Frente (PAN, PRD, MC); Juntos Haremos Historia (PT, MORENA, ENCUENTRO SOCIAL); Todos por México (PRI, PVEM, NA)

***Les deux autres débats présidentiels auront lieu le 20 mai à Tijuana et le 12 juin à Merida.

Pour tout savoir, explorez le site de l'INE... tres complet et synthétique.

Si vous voulez en savoir plus sur le TEPJF...

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