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Pendant que Gwyneth et "ses copines" étaient à Los Cabos... Semaine du 9 au 15 avril 2018


Entrée en matière “people” cette semaine. Avec E! Online (13/04/2018) et Paris Match (14/04/2018) qui nous apprennent que l’actrice américaine Gwyneth Paltrow a choisi d’enterrer sa vie de jeune fille cette semaine à Los Cabos, avec « ses copines » (sic) et dans un nouvel hôtel « qui n'a pas encore été ouvert au public ». Et Paris Match de publier une série de photos idylliques d’infrastructures touristiques certes luxueuses, mais (effectivement) totalement désertes. Le Mexique sans mexicains ?! (Mais alors, pourquoi donc aller à Los Cabos, Gwyneth ?). « Paltrow a voyagé très stylée dans un ensemble à fleurs » précise encore E! Online. Bref, tout cela nous donne envie d'aimer cette femme... Et, dans le même registre, Télé Loisir (12/04/2018) fait presque aussi fort, car figurez-vous que cette semaine Fabienne Carat, actrice du feuilleton français Plus belle la vie, était elle aussi au Mexique : à Cancun pour sa part... et elle s’y « éclate ! » (re-sic). Mais pas que. Pour nous montrer toute la complexité de l’âme humaine, Télé Loisir publie également un « beau cliché qui la dévoile au naturel et pensive » (re-re-sic) face à la mer des Caraïbes. Bref, après de telles lectures, le retour à la réalité est évidemment un peu violent.

Car, cette même semaine, l'helvétique Le Matin (12/04/2018) et Le Journal de Montréal (12/04/2018) reviennent justement sur la nouvelle vague de violence qui touche Cancun. Depuis le début de l’année, nous expliquent-ils, 113 personnes ont été tuées dans cette ville, et la plupart de ces meurtres n'a pas été résolue. Un record depuis... 2004. Pour illustrer l’ampleur du problème, les deux médias francophones racontent encore que les 4 et 5 avril dernier, en l’espace de 36 heures, ce sont 14 personnes qui ont été assassinées à Cancun, lors de six « incidents » différents.

La Libre (13/04/2018), de son côté, publie les meilleurs moments d’un entretien avec le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, réalisé juste avant la Masterclass qu'il donnait au Festival du Film Fantastique de Bruxelles, ce mercredi. Et, là encore (n’en déplaise a Gwyneth et Fabienne), la conclusion du réalisateur hollywoodien nous serre le coeur : « J’aimerais beaucoup retourner dans mon pays. Si j’avais pu, je ne l’aurais même jamais quitté. Mais après avoir tourné Mimic (1997), mon père a été kidnappé. Tant que mes enfants ne sont pas adultes, je ne peux pas y retourner »...

Le Point (13/04/2018), enfin, publie un reportage de l’AFP sur les polices communautaires de l’état du Guerrero, état où 2.318 assassinats ont été recensés en 2017. Comme le souligne le journaliste, les « civils armés qui patrouillent le secteur racontent tous la même histoire : "J'ai été séquestré par le crime organisé et pour cette raison j'ai pris les armes ». Les premières milices communautaires, nous rappelle l'article de Le Point, se sont formées au milieu des années 1990 ; aujourd’hui on estime qu'il y a environ 7.000 hommes armés dans la région de la montagne de Guerrero. Comme le résume un des habitants interrogés, « la police communautaire est une seconde révolution, après la Révolution mexicaine de 1910, quand les paysans ont pris les armes contre un gouvernement jugé trop éloigné des préoccupations des classes populaires »...

La réponse du berger à la bergère?

Mais la semaine apportait aussi son lot de surprises, principalement dans le domaine économico-politique. Lundi, nous disent Le Figaro, Le Soir (09/04/2018) et Le Point (10/04/2018), le gouvernement mexicain, à travers le Ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray, annonce en effet que le Mexique allait "revoir sa coopération avec Washington”. Juste réponse du berger à la bergère, après les gesticulations militaires de la semaine passée (voir notre revue de presse du 2 au 8 avril 2018) et l’envoi, le jour même, de 225 soldats de la Garde nationale d’Arizona par le gouverneur de cet état frontalier (Le Figaro, 09/04/2018) ? Quoiqu’il en soit, le ton semble avoir changé du côté mexicain. "La rhétorique du président Trump, le ton avec lequel il se réfère aux Mexicains... font une différence, marquent la relation et nous ne pouvons rester indéfiniment immobiles face à cela" explique le ministre lors d’un entretien à Radio Formula. Avant d’ajouter (toujours selon les trois médias francophones) : « les dossiers qui devront être réévalués incluent la sécurité et le commerce »...

Un bel effet de com, alors que tous les dirigeants du continent se retrouvent justement à Lima, au Pérou, pour le 8ème Sommet des Amériques (13-14 avril). Tous sauf Donald Trump, précise Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS, dans un entretien publié sur le site de ce centre de recherche (IRIS, 13/04/2018). Une décision cohérente avec le regard que porte le 45ème président américain sur ses voisins latino-américains, explique Jean-Jacques Kourliandsky, mais totalement contradictoire avec l’esprit même de ce sommet, qui avait justement été impulsé par Bill Clinton en 1994 pour consolider l'influence économique, commerciale et culturelle des Etats-Unis dans la région. Bref, Donald Trump vide l’espace de son plein gré, alors que Raul Castro y fera un dernier tour de piste avant de quitter le pouvoir. Mais nous n’en sommes plus à une contradiction près...

Et en attendant, note Libération (12/04/2018), l’absence de Donald Trump est vécue comme un camouflet par ses homologues latino-américains, qui voient là la confirmation du peu d’intérêt que leur porte l’administration étasunienne. «C’est un message que nous soupçonnions tous plus ou moins, maintenant ça ne peut pas être plus clair et c’est comme ça que va le voir la région. Et la Chine aussi» remarque Kevin Casas, ancien vice-président du Costa Rica, aujourd’hui directeur de la société de consultants Analitica Consultores, dans les colonnes du quotidien français.

Dans le même temps et peut-être pour limiter les dégâts (rien n’est jamais sûr), Donald Trump organisait une conférence de presse dont il a le secret pour préciser que s’il se fichait du temps que prendraient les renégociations de l’Alena, il n’excluait pas la possibilité de... réintégrer le projet de Traité Transpacifique, lancé par son prédécesseur Barack Obama ! La Croix et Le Monde (13/04/2018) tentent courageusement de suivre le rythme et de décrypter la situation, les conséquences (et les contradictions) commerciales de ces nouvelles déclarations.

Conclusion de l'épisode

Donald Trump n’était pas à Lima, mais Mike Pence, le vice-président étasunien, si. En vue de sa venue, le Mexique et le Canada ont donc opportunément et très publiquement resserré les rangs, avec un entretien à portes closes, commenté par L’Actualité (14/04/2018) et dont n’est sorti qu’optimisme : « le Canada et le Mexique ont appris qu’ils sont vraiment sur la même longueur d’onde ». Pour que les choses soient claires...

Et, finalement, finalement... en fin de sommet, les Etats-Unis ont adouci le ton. TVA Nouvelles (14/04/2018) rapporte ainsi que, samedi, le vice-président américain Mike Pence s'est dit «encouragé par le progrès des négociations» sur l'accord de libre-échange ALENA, suite à ses deux rencontres bilatérales avec le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président mexicain Enrique Peña Nieto. «Ce n'est pas encore fait, il reste des questions qui doivent être résolues. Mais nous pensons qu'il y a une possibilité réelle de parvenir dans les prochaines semaines à un ALENA renégocié». Pendant quelques heures, à Lima, il y a donc eu une lueur au bout du tunnel (même si la rencontre entre Pence et Trudeau semble avoir été nettement plus chaleureuse que celle avec Peña Nieto, tempère toutefois le média québécois... il faut bien maintenir le suspens).

Pendant ce temps-là, Gwyneth et "ses copines" trainaient sur la plage. Et Le Figaro et le média financier AGEFI (12/04/2018) rapportaient le communiqué de l’agence de notation financière Moody's, qui fait passer, jeudi, « la perspective de la note souveraine » du Mexique de "négative" à "stable". Comme l’explique Le Figaro, Moody's estime en effet que les indicateurs macro-économiques se sont globalement améliorés et que les risques liés à la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) avaient pour leur part "diminué".

To be continued...

Et la semaine prochaine, promis, nous vous parlerons de la Coupe du monde 2026 qui s’annonce déjà comme l'autre grand feuilleton de la saison...

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