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Difficiles lundis... Semaine du 5 au 11 février 2018


Les lundis sont parfois difficiles… et cette semaine, c’est le cas. Car, une fois encore, ce sont la violence et la corruption qui ont particulièrement mobilisé les médias francophones.

L’Express, RFI (10/02/2018) et La Croix (11/02/2018) racontent ainsi l’arrestation, vendredi 9 février, de José Maria Guizar Valencia, alias "Z43", actuel chef présumé du cartel des Zetas. Arrêté, sans violence, dans le quartier de la Roma, dans la capitale mexicaine, "Z43" –qui possède la double nationalité américano-mexicaine– était recherché pour de nombreux crimes et délits des deux côtés de la frontière. Son prédécesseur à la tête des Zetas, Omar Treviño alias "Z-42", avait été arrêté en 2015 à Monterrey.

La Croix (12/02/2018), Le Portail Catholique Suisse (07/02/2018) et L’Observatoire de la Christianophobie (06/02/2018) reviennent pour leur part sur le meurtre de deux prêtres dans l’Etat de Guerrero, au cours d’une embuscade sur la route reliant Taxco à Iguala, à l’aube du 5 février. Depuis 2013, rappellent ces médias, 20 religieux ont été assassinés au Mexique, dont 6 dans le seul état du Guerrero. Vatican News (06/02/2018) va un peu plus loin et publie le témoignage audio du père Wandrille Sevin, qui a été missionnaire pendant 12 ans au Mexique.

Le Monde, lui, choisit de se centrer sur la corruption, à travers deux articles publiés à quelques jours d'intervalle. Le premier (Le Monde - 05/02/2018) couvre la derniere étape, dimanche dernier à México, de la « Caravane pour la dignité » (et contre la corruption) menée par le gouverneur de Chihuahua, Javier Corral (dont nous parlions dans une revue de presse précédente. Le second (Le Monde - 10/02/2018) met en lumière l’influence grandissante de la délinquance organisée sur la vie politique locale et sur les élections. Et, selon le politologue Virgilio Bravo, interrogé par Le Monde, les effets de cette ingérence peuvent se résumer par un choix cornélien « C’est l’argent ou les balles ». Politique, corruption et violence donc... pour un dangeureux cocktail. Comme le rappelle le correspondant du quotidien français, qui cite l’Association mexicaine des maires (ANAC), plus de cent élus locaux ont été assassinés depuis onze ans, dont neuf en 2017.

En complément (si tout cela ne suffisait pas), d’autres dimensions de la corruption nous sont rapportées cette semaine depuis la… Chine, par l’édition française du Centre d'Informations sur Internet de Chine (11/02/2018), site d’information officiel qui semble néanmoins un peu plus sobre que Sputnik (ce qui n’est pas très difficile non plus). Selon la plateforme chinoise en français donc, plus de 200 migrants ont été secourus et six trafiquants présumés arrêtés samedi dans l'Etat de Tamaulipas. Ces migrants centraméricains avaient payé chacun 4.000 dollars pour se rendre par camion à Matamoros, en attendant d'entrer clandestinement aux Etats-Unis. 4.000 x 200: faites le calcul… 20 Minutes (09/02/2018) et RTL (11/02/2018) préfèrent, quant à eux, l’histoire du bébé tigre du Bengal retrouvé dans un colis à destination du Querétaro. Avec, de toute façon, une seule conclusion possible : l'argent est roi...

ECONOMIE

Jeudi, CBanque (08/02/2018), le "média spécialisé sur la finance personnelle", annonçait que la Banque centrale du Mexique (Banxico) avait à nouveau relevé son principal taux directeur, ceci afin de lutter contre l'inflation et les risques de dépréciation du peso. Comme nous le rappelle le site, l'inflation a atteint au Mexique 6,77% en 2017 (un record depuis 16 ans). Et, à cela s’ajoutent les désagréments d'un peso rendu volatile par les renégociations de l’Alena et les incertitudes liées aux prochaines élections présidentielles. Toutefois, pas de panique nous disent CBanque et la Banque centrale du Mexique : l'inflation devrait diminuer à partir de la mi-2018. Quant à l'économie mexicaine, sa croissance (2,3% l'an dernier) reste constante, notamment grâce à un bon dernier trimestre 2017.

Même optimisme de principe dans les colonnes de Le Figaro (07/02/2018), qui nous apprend que le Mexique est convaincu de pouvoir conclure très rapidement (avant la fin du mois!) un nouvel accord de libre-échange avec l'Union européenne. Plus qu’un nouvel accord, nous précise le quotidien, il s’agit plutôt d’une réactualisation du partenariat économique signé en 1997 et entré en vigueur en 2000, afin d'y inclure de nouveaux chapitres tels que les produits agricoles, l'investissement, les contrats publics, certains services, ainsi que des clauses sur les normes sociales et environnementales. Les négociations reprennent donc cette semaine, à Mexico cette fois.

D’autant que du coté nord-américain, et sans grande surprise, les renégociations commerciales restent, elles, au point mort, ou presque. Car, Fake news ou pas, nous rapportent l’édition québécoise de the HuffingtonPost (08/02/2018) et le magazine canadien Le Droit (07/02/2018), voilà que l’équipe de négociateurs étasunienne aurait évoqué la semaine dernière l'option de remplacer un ALÉNA trilatéral par deux accords bilatéraux : un premier accord rapidement conclu avec le Mexique, et un second vraisemblablement plus difficile à établir avec un Canada plus combatif, qui –ces temps-ci– irrite beaucoup l’équipe de Donald Trump… diviser pour gagner ? Une tactique de négociation somme toute classique. Mais cette idée folle aurait, pour le moment en tout cas, été rapidement écartée par le Mexique.

Et pourtant les relations entre le Mexique et le Canada ne sont pas non plus un long fleuve tranquille, notamment en ce qui concerne le dossier ô combien épineux de l’exploitation minière (véritable serpent de mer de notre revue de presse des médias mexicains). Cette semaine, La Presse (05/02/2018) revient donc sur un meurtre très embarrassant pour les autorités canadiennes : celui de Mariano Abarca, en décembre 2009. Cet activiste, qui dénonçait les activités de la firme canadienne Blackfire Exploration dans une mine près de Chicomuselo au Chiapas, avait directement alerté le personnel diplomatique sur les pratiques de l'entreprise. Cette dernière avait en effet, et selon lui, « recours à ses employés comme hommes de main contre les membres de la communauté qui s'opposaient à la mine ». Elle aurait également versé près de 20.000 USD en pot-de-vin au maire de la localité. L'ambassade canadienne n’aurait alors pas cherché à évaluer le « potentiel de violence » découlant des tensions liées à l'exploitation par la firme. Surtout, après la mort de Mariano Abarca, elle aurait manqué à ses obligations en apportant un soutien « pratiquement inconditionnel » à la firme malgré la controverse suscitée par ses activités. Les autorités mexicaines avaient évoqué des considérations environnementales pour fermer la mine quelques temps après. La firme canadienne, quant à elle, a finalement été dissoute en août 2017.

POUR CONCLURE (OU POUR DÉMARRER LA SEMAINE D'UN MEILLEUR PIED), UN PEU D'ART!

A l’occasion de l’exposition « Los Modernos » actuellement présentée au Musée des beaux-arts de Lyon, Le Monde (12/02/2018) nous propose une visite critique et renseignée du dialogue, tantôt fasciné, tantôt conflictuel, qu'ont entretenu les artistes européens et mexicains de la première moitié du XXème siècle.

Et, moins transcendant mais beaucoup plus surprenant, l’édition québécoise de The HuffingtonPost (10/02/2018) rend hommage à la créativité du designer germano-mexicain Hubertus Von Hohenlohe qui a créé les uniformes de l’équipe mexicaine de ski alpin pour les Jeux Olympiques de Pyeongchang. Et effectivement, allez voir : ça vaut le détour !!!

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