top of page
Espace entreprises
Rechercher
  • Masiosarey

«Je crois que j’ai toujours été une pom-pom girl...» Semaine du 22 au 28 janvier 2018


Cheerleaders. Wikimedia Commons

Idiotie, coquetterie ou extrême lucidité?... Mais qui a donc fait une telle déclaration publique cette semaine?... Allez, vous avez bien une petite idée… Donald Trump, évidemment ! Comme nous le raconte Libération (25/01/2018), de passage à Davos pour rassurer les investisseurs et insulter les médias, le président des Etats-Unis ne s’est pas privé de vanter les mérites de sa politique de rapatriement des activités et des emplois sur le sol étasunien.

Et pourtant, deux jours auparavant, La Croix (22/01/2018) publiait justement un bilan très complet et mitigé sur les résultats de la méthode Trump en matière de pression économique. Les flux d’investissements directs américains au Mexique en 2017 auraient augmenté (10 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre, contre 7 milliards de dollars l’année précédente à la même époque) ; la part des États-Unis dans les investissements étrangers au Mexique serait passée de 35 % en 2016 à 47 % en 2017 ; les exportations automobile du Mexique vers les États-Unis auraient continué de progresser en 2017 (+ 9,4 %)… En bref, conclue le quotidien, il faut se méfier des effets d’annonce. Toutefois remarque aussi La Croix, faute de résultats convaincants, Donald Trump pourrait bien être tenté de jouer la carte d'une plus grande fermeté dans le cadre de la renégociation du traité de libre-échange nord-américain.

Son de cloche nettement plus pessimiste du côté du BlogAuto (27/01/2018) qui reprend une note de l'agence Bloomberg annonçant la décision de constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler d’investir un milliard de dollars dans une usine du Michigan, afin d’y relocaliser d’ici 2020 la production de son pick-up Ram Heavy Duty, actuellement fabriqué au Mexique. Sergio Marchionne, le patron du groupe FCA, semble en effet convaincu, nous dit BlogAuto, que l’industrie automobile mexicaine a été « configurée en fonction du marché américain ». Et, poursuit-il, « si le marché américain n’est plus là, son existence même peut être remise en cause »… soit, et ce même si la démonstration souffre de quelques raccourcis. Mais encore faudrait-il que Donald Trump ait la capacité, les moyens et les appuis pour couper le marché automobile étasunien du reste du monde…

ET L'ON REPARLE DU MUR FRONTALIER...

Pour rester dans le chapitre des relations de voisinage complexe, Libération (25/01/2018) et Le NouvelObs (26/01/2018) reviennent sur le nouveau « deal » migratoire proposé par Donald Trump au Congrès étasunien, résumé tel que par Le NouvelObs : « Trump propose la naturalisation de 1,8 million de sans-papiers en échange de son mur ». Sur un mode plus indigné, l’élu démocrate Luis Gutierrez explicite le « deal » en question : "25 milliards de dollars de rançon pour les Dreamers accompagnés de coupes dans l'immigration légale et de hausses des expulsions, c'est risible"… et nous aimerions en effet pouvoir rire.

Comme le rappelle les deux quotidiens français, aux Etats-Unis le dossier migratoire est actuellement au point mort : envenimé par le projet de construction du mur frontalier et bloqué sur la question du démantèlement du programme DACA (mis en place par Barack Obama et permettant à quelque 690.000 jeunes migrants arrivés enfants avec leurs parents (les «Dreamers») de travailler et d’étudier en toute légalité. Voir l'article de Masiosarey à ce sujet). Les démocrates ont fait de la protection de ces « Dreamers » –que Donald Trump aurait bien souhaité pouvoir renvoyer dans leurs pays d’origine– leur priorité absolue. Et les républicains, par ailleurs réticents à approuver la construction de ce mur (qui se compte d'ores et déjà en milliards de dollars), sont de toute façon globalement favorables à la régularisation de ces jeunes immigrés formés et intégrés. Ce « deal », d’esprit tout « trumpien », vise donc à coincer tout le monde pour faire avancer une des promesses de campagne les plus controversées du président étasunien. Reste à voir comment régira le Congrès.

Et pour nous rappeler qu’en matière de migration tout est toujours beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît, Le Monde (23/01/2018) donne un coup de projecteur sur le récent rapport de l’ONG Amnesty International qui dénonce les graves violations dont sont victimes les migrants centraméricains sur… le territoire mexicain. Amnesty International, nous explique Le Monde, pointe du doigt l’Institut migratoire mexicain (INM), qui « viole systématiquement » le principe international de « non-refoulement » qui interdit l’expulsion d’un demandeur d’asile vers un autre Etat où sa vie est en danger. Mais c’est l'action des forces de l’ordre mexicaines qui est la plus problématique : 68 % des Centraméricains interpellés par la police auraient été victimes de maltraitance, de vols et d’abus en tous genres.

SOCIÉTÉ

En échos à la publication, la semaine dernière par le ministère de l’intérieur mexicain, des derniers chiffres de la violence, la presse francophone n’en finit pas de s’épouvanter. La Presse (23/01/2018), Le Figaro (25/01/2018) ou Le Monde (27/01/2018) relaient ainsi le dernier communiqué de l’Observatoire citoyen Semaforo Delictivo, qui explique que 75 % des meurtres comptabilisés en 2017 sont liés au crime organisé; soient 18.989 morts, et une hausse de 55 % en un an. Toujours selon Semaforo Delictivo, les cartels s’étendent (ils seraient aujourd'hui actifs dans 26 des 32 Etats mexicains) et diversifient leurs activités : + 29 % de vols en un an, + 11 % d’extorsions, et + 2 % d’enlèvements. Au niveau national, le taux d'homicide se situe aujourd'hui à 21 pour 100.000 habitants; mais dans 14 localités (Acapulco, Los Cabos…) des taux supérieur à 100 pour 100.000 sont enregistrés… de quoi avoir des frissons dans le dos.

Et pour mieux encore illustrer la crise de sécurité que traversent certains états du pays, Le Monde (26/01/2017) raconte l’initiative –qui a fait grand bruit dans les médias sociaux mexicains– de cette institutrice de Ciudad Obregón, Sonora, qui, alors même qu’une fusillade faisait rage à quelques rues de l’école, simulait un simple exercice de sécurité et calmait sa classe de primaire en faisant chanter une comptine aux élèves allongés sur le sol pour éviter les balles perdues.

Au début de la semaine, Le Monde (22/01/2018), toujours, revenait sur la « Caravane pour la dignité » (Caravana por la dignidad), impulsée par l’actuel gouverneur de l’Etat voisin du Chihuahua, Javier Corral, pour dénoncer la protection dont fait l’objet son prédécesseur, César Duarte (2010-2016), inculpé pour détournement de fonds fédéraux et aujourd’hui en fuite aux Etats-Unis. Cette caravane qui traversera le pays pendant seize jours –avant de conclure son périple le 4 février à la CDMX– pointe l’existence de vastes schémas de détournement de fonds publics dont bénéficierait principalement le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).

A la veille de l’ouverture du sommet annuel de Davos, Le Figaro (22/01/2018) choisissait pour sa part de revenir sur le dernier rapport de l’ONG Oxfam, intitulé « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent » (janvier 2018), et encore plus explicitement sous-titré « Plus de 80% de la richesse mondiale va au 1% les plus riches ». Et, force est de constater que l’enquête réalisée par Oxfam auprès de quelques 70.000 personnes autour de la planète souligne l’acuité particulière des inégalités et de leur perception parmi la population au Mexique. 84% des mexicains estimeraient en effet qu'il est difficile, voire impossible pour un citoyen ordinaire de gagner plus d'argent même en s'échinant au travail. 93% d’entre eux considèreraient qu'il faut combler rapidement ou de toute urgence le fossé entre les riches et les pauvres. En bref, dans le classement mondiale de la conscience de l'injustice, il semblerait que le Mexique arrive largement en tête, devant l’Inde, l’Afrique du Sud et même le Nigeria.

DES NOUVELLES D'ATLASAURUS

Et pour finir dans la bonne humeur, des nouvelles d’Atlasaurus. Le magazine marocain Le360 (22/01/2018), qui suit cette affaire de près, nous raconte cette histoire de dinosaure de plus en plus étrange. Car voilà maintenant que la maison mexicaine Morton, qui a adjugé la vente aux enchères de ce bout de queue de sauropode, affirme qu’il s’agit bien d’un Atlasaurus Imelkai, importé tout à fait légalement du Maroc via les Etats-Unis. Et ce alors même que le ministre marocain de l’Energie et des Mines, annonce dans un communiqué que ce dinosaure est selon toute probabilité d’origine américaine. Le mystère s'épaissit...

Recherche

masiosarey_marron_edited.jpg
bottom of page