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Semaine du 3 au 9 avril 2017


Après les journalistes, les prêtres. Quelques jours après l’assassinat du père Felipe Altamirano Carrillo, lundi 28 mars dans le Nayarit, Ouest France (05/04/2017) rappelle que, selon le Centre catholique des médias, le Mexique est le pays le plus dangereux d’Amérique pour les religieux. Depuis l’élection du président Nieto, en 2012, quinze prêtres ont été tués. Trente-six depuis 2005.

Le site d’information catholique Aleteia (07/04/2017) rappelle justement la situation du père Alejandro Solalinde dont la tête est aujourd’hui mise à prix par la délinquance organisée. Défenseur des migrants, ce religieux âgé de 72 ans est responsable d’un foyer d’accueil, Hermanos en el camino (« Frères du Chemin »), à Ciudad Ixetepec, Oaxaca. Chaque année 20 000 migrants transiteraient par son refuge. Le père Alejandro Solalinde vit sous protection policière depuis 2011. Aujourd'hui, les narcotrafiquants offriraient un million de dollars à celui qui arriverait à le tuer.

Retour sur le front des atteintes à la liberté de la presse, Libération, Le Figaro et Le Point (03/04/2017) annoncent pour leur part que le «Norte de Ciudad Juarez» ne paraîtra plus dans sa version papier : en raisons de difficultés financières mais aussi et surtout pour protéger ses collaborateurs et protester contre l’inaction des autorités face aux violences perpetrées contre les médias de communicaton. Fin mars, Miroslava Breach, journaliste pour el Norte et pour le quotidien national La Jornada, a été abattue par un tireur devant chez elle alors qu’elle s'apprêtait à accompagner son fils à l'école. Les journaux français rappellent que le Mexique est le troisième pays le plus dangereux au monde pour les journalistes après la Syrie et l'Afghanistan.

Le 31 mars, Arte avait publié une petite capsule d'information intitulée "Au Mexique, les trolls sèment la terreur", qui racontait comment journalistes et activistes mexicains sont depuis 2012 pris pour cible par des trolls sur les réseaux sociaux. A revoir.

DU MUR ET DES HOMMES... ET DES MOUFLONS

Comme le soulignent cette semaine les médias francophones, le mur n’est pas seulement un enjeu économique et un casse-tête politico-administratif. Si –comme se félicite le gouvernement américain– les flux de migration illégale semblent ralentir (-64% par rapport à mars 2016 selon les statistiques officielles, nous rapporte La Tribune de Geneve (06/04/2017)), le mur continue de cristalliser une somme de problématiques individuelles et familiales parfois inextricables et, souvent, dramatiques.

Tel est le cas de cette mère de famille américaine mariée à un mexicain travaillant aux Etats-Unis depuis 20 ans avec un statut de résident provisoire. En novembre dernier, cette américaine a voté pour Donald Trump. A peine quatre mois plus tard, son mari était menacé d’expulsion. Depuis mars, cette histoire est régulièrement relayée par les médias francophones. Cette semaine, alors que son époux, et le père de ses enfants, vient d’être déporté à Ciudad Juarez, ce sont Le Point et L’Express (07/04/2017) qui pointent à nouveau la terrible ironie de cette histoire.

La Tribune de Geneve (09/04/2017) revient pour sa part sur la précaire situation des migrants qui avaient parié sur "l’intégration par les armes", et avaient lutté dans les rangs de l’armée nord-américaine. En effet, depuis le durcissement de la législation migratoire nord-américaine (il y a une vingtaine d’années déjà), ces anciens combattants résidents permanents légaux peuvent eux aussi être expulsés en cas de faute ou de délit entraînant une peine supérieure à un an de prison. L'organisation nord-américaine de défense des libertés ACLU estime qu’environ 300 vétérans étrangers ayant servi au Vietnam, en Irak ou en Afghanistan ont ainsi été expulsés des Etats-Unis.

De son coté, FranceTVInfo (09/04/2017) propose un reportage photographique sur la situation des réfugiés haïtiens bloqués à la frontière avec les Etats-Unis. Selon le média français quelques 3.500 personnes, en attente d’un visa mexicain ou américain, vivent actuellement dans des conditions insalubres à Tijuana. Un pasteur local a cédé ses terres pour y construire des logements ; un quartier en devenir déjà surnommé «Little Haïti» mais qui peine pourtant à se formaliser.

Le Point, La Croix et Challenges (04/04/2017) donnent, eux, la parole aux six frères Botello. Issus d’une famille de petits paysans mexicains, tous sont entrés aux Etats-Unis légalement, avec un visa, et tous y sont restés illégalement. Pour travailler. En effet, en 1 mois, ils gagnent là-bas autant qu’en six mois dans leur ferme au Mexique. Comme le soulignent ces journaux, à l’instar des Botello, ces "remesas" constituent le revenu principal de nombreuses familles, ainsi qu’un flux crucial pour l'économie mexicaine : en 2016, les remesas ont atteint près de 27 milliards de dollars, soit 2,6 % du PIB.

Nous l’annoncions il y a quelques semaines, c’est fait. Comme le rapporte Le Soir (08/04/2017) le gouvernement mexicain et la tribu amérindienne des Tohono O’odham dont le territoire est à cheval sur le Mexique et les États-Unis ont finalement saisi la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) pour qu’elle condamne le mur frontalier annoncé par Trump. Le territoire des Tohono O’odham s’étend de l’Arizona à l’État de Sonora. Un accord bilatéral les autorise à traverser librement la frontière entre les deux pays.

Dans le registre environnemental, MetroTime (07/04/2017), RTL Info et Tahiti Info (08/04/2017) ouvrent leurs colonnes aux préoccupation des chercheurs de l’Université de l’Arizona et de la UNAM. Ces derniers tentent de sensibiliser l’opinion sur les impacts désastreux d’un mur qui diviserait la zone protégée de Cabeza Prieta dans l'Arizona, et les réserves de la biosphère de Pinacate et du désert d'Altar (classée par l'Unesco au patrimoine de l'humanité) dans le Sonora. Là, dans ces zones désertiques, vivent et transitent jaguars, mouflons et antilopes : autant d'espèces en voie d'extinction et dont la survie tient justement à leurs constantes transhumances, en quête d'eau principalement.

ECONOMIE

Du bon et du moins bon et du paradoxal. Le Quotidien du Tourisme (07/04/2017) annonce les résultats records de la 42e édition de Tianguis Turístico à Acapulco, organisée par le Conseil du tourisme du Mexique. 10 000 participants (+6% par rapport à 2016), 44 312 réunions d’affaires (+35% par rapport à 2016), 973 entreprises (+37% par rapport à 2016), 1 608 acheteurs (+29% par rapport à 2016), 88 pays (9 plus qu´en 2016). Comme le souligne le site dédié au tourisme, les chiffres annoncés sont impressionnants.

A l’autre extrême, Le Point (05/04/2017), Challenges et Le Parisien (06/04/2017) donnent la parole à plusieurs consultants, avocats et représentants sectoriels qui font part de leurs incertitudes à moyen terme. Car, selon eux, la recette gagnante des usines d’assemblage (maquiladoras) installées le long de la frontière (importer des composants, les assembler à moindre coût pour ensuite les vendre à l'étranger, à un tarif défiant toute concurrence) est remise en question par la nouvelle administration américaine. L’occasion pour les revues françaises de rappeler que ces usines ont connu un vrai boom ces dernières années, en multipliant pratiquement par deux leur chiffre d'affaires entre 2010 et 2016 (de 128 à 238 milliards de dollars). Aujourd’hui, elles emploieraient 2,7 millions personnes.

Beaucoup de bruit pour rien ?

En contradiction avec ces inquiétudes, le portail Express Live (04/04/2017) cite Bloomberg, The Wall Street Journal et The New York Times pour s’interroger sur l’ampleur des changements annoncés. La perte de popularité de Donald Trump, ses marges de manoeuvre limitées, la complexité des dossiers auxquels il s'attaque amènent les spécialistes à se demander si, in fine, le changement de cap ne sera pas minime. Et de citer trois entreprises nord-américaines –Illinois Tool Works, Triumph Group et TE Connectivity – qui viennent de décider de se délocaliser... au Mexique.

Finalement, au niveau macro, Le Parisien (10/10/2017) annonce que les autorités mexicaines de la concurrence ont, à leur tour, donné leur feu vert à l'acquisition du groupe suisse d'agrochimie Syngenta par le conglomérat d'Etat chinois ChemChina. Syngenta a obtenu début avril les autorisations des Etats-Unis et de l’Europe. L'Inde et la Chine doivent encore se prononcer. La finalisation de cette opération, la plus grosse acquisition d'un groupe chinois à l'étranger, est attendue dans le courant du 2ème trimestre.

CULTURE

Pour les amateurs de sculptures contemporaines, Le Parisien (07/04/2017) annonce que Jean-Marc Ayrault et Juan Manuel Gomez Robledo, ambassadeur du Mexique en France, ont inauguré samedi dernier « Chico Grande » une sculpture de l’artiste mexicain Javier Marin, qui sera exposée dans le parc du château de La Celle-Saint-Cloud, patrimoine du Ministere des affaires étrangeres et du développement international. Le public devra donc attendre la journée portes ouvertes du 18 avril pour découvrir l’œuvre. Le château ouvre également ses portes lors de journées européennes du patrimoine, en septembre.

Sur un tout autre registre, France24 (05/04/2017) relaie l’itinérance du Mémorial sur les disparus du Mexique. Une initiative née en 2013 au Mexique et partie pour l’Europe fin 2016. Entre autres installations : 40 paires de chaussures accrochées au plafond, qui symbolisent l’absence des étudiants d’Ayotzinapa, des migrants centraméricains ou des femmes de Ciudad Juarez. Après avoir été présentée au Royaume Uni, l’exposition "Huellas de memoria" (Traces de la mémoire) était à Nice et Paris, à l'espace artistique DOC, jusqu'au 9 avril. Elle continuera son parcours européen vers l’Italie...

Pour sa pat, Médiapart (08/04/2017), à travers le Blog d’Amparo Ibañez Martinez, annonce la tenue à Toulouse d’une rencontre-débat sur la situation des femmes incarcérées au Mexique, autour du film documentaire « Ils nous ont volé nos nuits » réalisé en 2016 avec 11 femmes mexicaines : ex-prisonnières, mères, compagnes, filles de détenu(e)s. L’occasion pour le Blog de revenir sur la situation de Natacha Lopvet Mrikhi, une française incarcérée depuis 10 ans dans la prison pour femmes de la ville de Mexico.

Retour dans les années 1250 : Actu Latino (05/04/2017) citant un article de la revue Science, rapporte la découverte dans la ville de Tlaxcala de traces d’une ancienne société pluriethnique et pré-démocratique. Les gouvernants s’y partageaient le pouvoir et se plaçaient au service du peuple. Comme le rappelle Actu Latino, citant cette-fois une équipe du Cinvestav Merida, la ville pré-hispanique de Tlaxcala ne serait pas le seul endroit au Mexique où des traces d’une société non despotique ont été retrouvées.

METEO (!)

La Chaine Météo (07/04/2017) met en ligne la vidéo –météorologiquement commentée– d’un Dust Devil, ou tourbillon de poussière, qui s'est formé lors d'un match de foot amateur au Mexique.

Et La Dépêche (03/07/2017) nous annonce l’invention d’un nuage qui fait pleuvoir de la tequila (!) ; une initiative du ministère du Tourisme du Mexique pour attirer les touristes... allemands. Ce nuage a en effet été installé dans une galerie d'Art à Berlin. Et les concepteurs, nous raconte La Dépêche, ont utilisé des « humidificateurs à ultrasons pour faire vibrer la tequila à une fréquence qui la transforme en brouillard visible ». Rien n’arrête le progrès...

SPORT

En fin de semaine dernière, Radio Canada (08/04/2017), Le Figaro (09/04/2017), puis La Croix (10/04/2017) annoncaient que les Etats-Unis, le Canarda et le Mexique s’appretaient à faire « une annonce historique » lundi a New York. Plus précisement ce sont les Fédérations de football de ces trois pays qui faisaient monter la sauce, avant d’annoncer une candidature conjointe pour recevoir et organiser la Coupe du monde 2026. Football et réconciliation.

Football toujours, Le Figaro (09/04/2017) rend hommage à l'inspiration d'un attaquant mexicain oublié sur le terrain qui à la 90e minute de jeu de la rencontre Guadalajara-Puebla, a profité de l'inattention du gardien pour lui voler le ballon et marquer le but de la victoire pour son équipe, celle de Guadalajara (3-2).

Enfin, Canoe (04/04/2017) couvre pour sa part le premier tour du tournoi WTA de Monterrey, qui se tenait la semaine dernière, et comptablise une nouvelle déconvenue pour la joueuse québécoise Eugenie Bouchard, qui s'est inclinée devant l'Espagnole Sara Sorribes Tormo (98e joueuse mondiale). Bouchard, nous rappelle Canoe, a perdu au premier tour de ses quatre derniers tournois.

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