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Semaine du 13 au 19 mars 2017


ENVIRONNEMENT

La semaine dernière, Sciences et Avenir, France 24 et Le Point (16/03/2017) relayaient une alarmante note de l’AFP : la découverte du cadavre d’un bébé marsouin dans le golfe de Californie. Alarmante car, comme le rappellent ces journaux, il ne reste plus, aujourd’hui, que 30 spécimens du plus petit cétacé du monde (1,5 mètre de long); une espèce endémique au Golfe de Californie, décimée depuis plusieurs années par les filets dérivants utilisés par les contrebandiers pour pêcher un autre poisson vivant dans ces eaux, le totoaba, lui-même menacé d'extinction et très prisé sur le marché noir chinois.

En novembre dernier, une étude acoustique avait permis de déterminer qu'il ne restait plus qu'une trentaine de vaquitas marinas dans le golfe de Californie. En 2015, il y en avait 60. Ils étaient une centaine en 2014 et le double en 2012… Nous assistons donc, collectivement et apparemment impuissant, à l’extinction d‘une autre espèce animale.

FRONTIERE MEXIQUE - ETATS-UNIS

De la construction du mur…

L’ouverture, le 24 février, de la phase préléminaire de l'appel d'offres (pré-solicitation) pour la construction du mur à la frontière Etats-Unis-Mexique a fait couler beaucoup d’encre. Contre toute attente (ou presque), plus de 600 entreprises se sont manifestées, une soixantaine d’entre elles dirigées par des hispano-américains. La semaine dernière toutefois, en France et en Europe, ce sont les déclarations d’intérêt pour ce chantier du groupe franco-suisse LafargeHolcim qui ont mobilisé l’attention des médias (et du gouvernement français, qui a alors appelé le groupe « à la prudence »).

Bien contre son gré, LafargeHolcim a ainsi ouvert un intéressant débat sur la responsabilité sociale et éthique des entreprises.

Il y a 10 jours, La Croix (09/03/2017) publiait un entretien avec Cécile Renouard, religieuse assomptionniste, philosophe et économiste, qui rappelait pour l'occasion que « le fait qu’une opération soit légale n’implique pas nécessairement qu’elle soit légitime et morale ». L’économiste soulignait également l’existence de cadres éthiques adoptés, dans ce domaine par les Nations-Unies et par l’Union Européenne.

Une position similaire était soutenue par le candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui –comme le rapporte BatInfo (14/03/2017)– a profité d’un déplacement à Bordeaux pour rappeler la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, et ce « quels que soient aujourd'hui [leurs] projets ».

Le magazine RSE (16/03/2017) apporte pour sa part une contribution légèrement dissonante au débat, en mettant en perspective la question du mur et celle des très controversées activités syriennes de LafargeHolcim, dévoilées —par les hasard du calendrier— il y a quelques semaines par le quotidien Le Monde.

Reprenant les propos au journal Le Monde de Nicolas Berland, spécialiste des questions d’éthiques et de gouvernance, le magazine RSE souligne que si les activités des filiales de Lafarge au Moyen-Orient sont effectivement susceptibles de tomber sous le coup de la loi, la question du mur est, pour sa part, plus complexe. En effet, citant Nicolas Berland, le magazine souligne que «les États-Unis sont quand même une démocratie […] Il y a bien 50% des Américains qui ont voté pour Donald Trump »; pour conclure sur les paroles du spécialiste : "est-ce vraiment un problème éthique? Pour moi, c'est plutôt une zone grise"…

La construction du mur, une zone grise en termes d'éthique?... Le débat est donc ouvert.

Mais, comme l’annonce l’AGEFI (15/03/2017) pour l’heure, c’est le Département de la Sécurité intérieure (DHS) américain qui a repoussé in extremis et à une date indéterminée le dépôt de l'appel d'offres pour la construction du mur « anti-clandestins ».

Toutefois, et comme le rapporte BFMBusinness (16/0372017), ce report n'a pas apaisé la classe politique mexicaine, loin de là. Des sénateurs du PAN proposent notamment d’interdire l’accès aux marchés publics à toute entreprise qui participerait à la construction du mur. Les pressions politiques sur les acteurs de ce secteur se sont notablement accrues et les effets sont palpables.

De fait, à l‘occasion de cet article, BFMBusiness cite un article de la revue mexicaine Expansión soulignant l’ambigüité de certaines entreprises nationales face à cet énorme —et évidemment très tentant— marché.

Ainsi, si Cementos Fortaleza, dont Carlos Slim est actionnaire, a catégoriquement refusé de participer à cet appel d'offres. Plusieurs entreprises mexicaines ont fait dans le flou artistique. Par exemple Ecovelocity : une petite entreprise de l'État de Puebla qui a annoncé être prête à installer l'éclairage du mur... avant de se rétracter. Le groupe Cementos de Chihuahua avait pour sa part informé fin 2016 de sa disposition à fournir en matériel le chantier du mur; aujourd’hui elle se refuse à tout commentaire. Le géant mexicain du ciment Cemex, enfin, affirmait encore, début mars, que si on le sollicitait, il serait partant…

Ethique ou nationalisme (ou pressions politiques et commerciales), dès le lendemain Les Echos (17/03/2017) annonçait que l'entreprise de Monterrey Cemex ne participerait finalement pas à cet appel d’offres ; alors même qu'elle faisait jusqu’ici figure de favorite pour remporter la construction de cet ouvrage, estimé rappelons-le à prêt de 20 milliards de dollars. Mais rassurez-vous, précisent ses cadres, Cemex continuera à fournir du ciment pour l'industrie américaine de la construction résidentielle, commerciale et industrielle.

... De la résistance tohono O'Odham,

Autres adversaires du projet de Donald Trump, les quelques 30.000 membres de la tribu Tohono O'Odham. Vivant depuis plusieurs siècles entre l'État mexicain de Sonora et l'État d'Arizona aux États-Unis, les Tohono O'Odham ("hommes du désert") possèdent un permis spécial leur permettant de franchir librement les 120 kilomètres de frontière qui traverse leur territoire (divisé en 1848) ; frontière pour le moment délimitée par une simple clôture.

Comme le racontent La Presse, Ouest-france (17/03/2017) et le site Canoe (18/03/2017), les représentants de cette tribu vont déposer, avec l’appui du gouvernement mexicain, une plainte auprès de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme, pour violation des accords portant sur les tribus indigènes des États-Unis signés devant l'ONU et l'Organisation des États Américains (OEA). Ces textes stipulent en effet que les tribus séparées par une frontière internationale « ne peuvent être, en aucune façon, divisées ni empêchées de circuler librement ».

Et des enfants immigrants

Nous terminerons cette chronique hebdomadaire du mur et de ses multiples réalités, avec une note relayée par 20minutes.fr (14/03/2017). Une fillette de 4 ans a été retrouvée lundi matin, 13 mars, dans le désert californien à proximité de la frontière, à quelques kilomètres à l’est de la ville de Calexico (USA) sous une chaleur de 32°. Originaire du Guatemala, la fillette aurait été abandonnée afin qu’elle puisse obtenir un statut d’immigrant...

SOCIÉTÉ

Du coté mexicain de la frontière, Le Point et Challenges (14/03/2017) reviennent pour leur part sur la tragédie des disparues de Ciudad Juarez, ville du nord du pays ou depuis les années 1990, plus de 1.500 femmes de tous âges ont disparu.

Le week-end dernier, 80 proches et amis des victimes ont ainsi sillonné la Vallée de Juarez, à 100 km de Ciudad Juarez et à environ 50 km de la frontière avec les Etats-Unis, afin de poursuivre leurs recherches. Car c’est ici que les restes humains de 11 femmes ont été découverts entre 2007 et 2013.

Comme le rappellent les deux médias, un pic de disparitions de femmes a été atteint en 2010 avec 306 cas. Depuis, les féminicides ont diminué, passant à 54 femmes en 2016, et selon les autorités judiciaires 19 depuis le début d'année. L'attention s'est alors reportée sur l'Etat de Mexico, où 406 assassinats de femmes ont été signalés en 2015, selon des chiffres officiels. Pourtant, jusqu'à présent, seuls cinq personnes ont été arrêtées, en relation avec la disparition de 11 femmes dont les restes ont été retrouvés sur ce terrain précisément.

Courrier International (16/03/2017) revient sur la macabre découverte largement relayée la semaine dernière par les médias francophones : 253 corps exhumés de 120 fosses clandestines dans un pré à la limite de la ville de Veracruz. Il s’agit du « plus grand charnier mis à jour au Mexique” note le site mexicain Animal Político.

Le Journal de Québec (13/03/2017) raconte pour sa part sur l’arrestation du maire de Atzitzintla et de cinq des policiers de cette petite localité de l’état de Puebla, pour complicité dans l’enlèvement et le meurtre de trois fonctionnaires qui enquêtaient sur des enlèvements et des vols de combustible dans la région connue sous le nom de “Triangle rouge”. Leur enquête mettait en cause une bande criminelle travaillant pour le compte du cartel des Zetas.

Enfin MaliWeb (17/03/2017) rapporte l’évasion du fils du trafiquant de drogue Juan José Esparragoza d’une prison de Culiacan, Sinaloa. Selon des sources gouvernementales reprises par le site malien, le jeune Esparragoza, surnommé “El Negro”, était appelé à diriger le cartel après l’arrestation et l’extradition du Chapo Guzman.

INTERNATIONAL

La semaine dernière, le Mexique était également à New York, avec la visite d’Andres Manuel Lopez Obrador à l‘Église de Notre Dame de Guadeloupe, dans le quartier de Chelsea à Manhattan, couverte par Euronews (13/03/2017).

Le pays était aussi (indirectement) cité, dans les colonnes de Le Parisien ()15/03/2017), dans le cadre de la vaste opération pro-Erdogan de piratage de comptes Twitter ayant pris, notamment pour cible le compte twitter de… Renault Mexico. Mais pourquoi donc Renault Mexico?

ECONOMIE

Finalement, et pour rester dans le secteur de l’automobile…

Le Comité des constructeurs français d’automobiles CCFA (14/03/2017) annonce une nouvelle hausse des ventes de véhicules légers +4,6 % sur les deux premiers mois de 2017. Nissan occupe la 1ère place du podium, avec 59.100 véhicules vendus sur la période (-0,5 %). Il est suivi de VW/Audi et de General Motors, qui ont écoulé respectivement 38.081 (-0,4 %) et 37.739 véhicules (+1,8 %). Fiat Chrysler Automobiles (FCA), en progression de 12,8 %, s’est hissé à la sixième place, devant Ford qui rétrograde en septième position.

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