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L’art est en deuil. Semaine du 2 au 8 septembre 2019


Francisco Toledo. Changos mirones (2002) crédit: cea+, Flickr

Jeudi 5 septembre disparaissait, à l'âge de 79 ans, l’artiste mexicain Francisco Toledo. Cette semaine, Le Monde, La Croix, FranceTV Info ou Le Journal des Arts lui rendent donc hommage; le même hommage d’ailleurs, quasiment mot pour mot. Car ces médias français ont tous repris la note de l’AFP, ultra efficace au demeurant, qui dresse en quelques lignes le portrait de cet enfant de Juchitán, au sud de l’état de Oaxaca, surdoué et engagé, qui était devenu au fil des décennies “un des artistes mexicains en vie les plus reconnus dans le monde” (selon la revue Forbes en 2017, même si l’AFP oublie de le préciser).

Cette semaine, c’est donc le petit site News24 qui se fait remarquer, en publiant, lui, la note que l’agence Reuters consacre à l’artiste. Une note qui, avouons-le, propose un portrait bien plus incarné de Francisco Toledo.
Attention, les deux agences de presse européennes prennent évidemment la mesure de l’artiste. Elles rappellent, toutes deux, que son tableau Tortuga poniendo huevos (Tortues pondant des œufs, 1975) avait été vendu pour un peu plus d’un million de dollars à New York en 2018. Elles relaient également le message de condoléances du président mexicain (« L’art est en deuil. Le maître Francisco Toledo est mort, grand peintre originaire de [l’Etat de] Oaxaca, gardien extraordinaire de notre culture, nos coutumes, des traditions de notre peuple et défenseur de l’environnement »). Bon point supplémentaire pour l’AFP, celle-ci signale même que, par les hasards du calendrier, une large rétrospective de l’oeuvre de Francisco Toledo est justement exposée au Museo Nacional de Culturas Populares de la Ville de México. Intitulée “Toledo ve”, cette exposition réunit quelques 600 pièces réalisées par l’artiste. Elle devait initialement être présentée jusqu’au 29 septembre. Des prolongations sont sans doute à attendre...
Mais, cette fois-ci, c’est Reuters qui remporte la bataille de l’émotion et des précisions (quoique pas forcément celle de la traduction; Francisco Toledo devenant tout de même au détour d’une phrase... Francisco Tolède!). L’article est court, certes. Mais il nous apprend (ou nous rappelle) que, dans les pas de Rufino Tamayo, lui aussi originaire du sud de Oaxaca, Francisco Toledo a travaillé et exposé à Paris dans les années 1960. Il nous présente l’homme en père et en grand-père. Et ses engagements sociaux et environnementaux sont autrement plus développés. Saviez-vous, par exemple, que l’artiste s’était opposé, avec succès, à la construction d’un restaurant McDonald’s sur la place principale de la ville de Oaxaca ou d’un téléphérique menant au site archéologique de Monte Alban? Saviez-vous également que Francisco Toledo avait reçu en 2005 le prix Right Livelihood, le “prix nobel alternatif” suedois, « pour son dévouement et son art à la protection et à la mise en valeur du patrimoine, de l’environnement et de la vie communautaire de sa ville natale, Oaxaca »?...
Vous souhaitez en savoir plus sur la trajectioire et l'oeuvre de Francisco Toledo? Nous vous recommandons l'hommage de la revue Forbes en espagnol, celui du The New York Times (dans ses versions anglaise et espagnole), ainsi que les photos et l'entretien publié en 2017 par le quotidien espagnol El Pais.
Pour les parisiens, sachez qu'un registre de condoléances sera ouvert en sa mémoire à l’Institut culturel du Mexique à Paris (119 rue Vieille du Temple, dans le 3ème arrondissement), du mercredi 11 au mercredi 18 septembre 2019.
De son côté, la Maison du Mexique à la Cité internationale de étudiants à Paris a elle-aussi rendu un hommage à l'artiste qui avait été un des nombreux étudiants mexicains à y séjourner. El Universal nous rappelle d'ailleurs que le jeune Francisco Toledo avait failli en être expulsé... pour "insubordination patriotique" (il refusait de peindre l'aigle et le serpent, symboles patriotiques par excellence!).

Mais le jeune homme restera finalement à Paris, ce qui lui a probablement donné l'occasion d'exposer ses oeuvres dans la galerie parisienne Karl Flinker (1963-1964), et de lancer ainsi sa carrière internationale.
@ Masiosarey, 2019


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