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Alerte météo. Semaine du 1er au 7 juillet 2019


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Le violent orage de grêle qui a frappé Guadalajara en début de semaine dernière a retenu l’attention d’un nombre record de médias francophones. Et, moins courant encore, la presse quotidienne régionale française était tout particulièrement mobilisée. Était-ce le contraste maximum (Guadalajara ensevelie sous la glace, alors que la France était en pleine canicule) ou, au contraire, la similarité des situations (de très forts orages ont également ponctué le mois de juin en France) ? Quoiqu’il en soit, cette semaine, tout le monde, de part et d’autre de l’Atlantique, s’intéressait aux orages, à la grêle et aux nuages.

Deux mètres de glace au mois de juin

Il faut admettre que les images sont spectaculaires. A tel point que de nombreux médias francophones, tels que FranceTV Info, BFMTV, Le Point, Le Figaro ou Le Bien Public, quotidien régional de Côte-d'Or, ont choisi de publier simplement des photos ou vidéos de l’événement, et de les laisser parler d’elles-mêmes. Le prix de la plus belle mise en page photo revient, à notre avis, au quotidien suisse Le Temps et celle de la capsule info la plus complète à FranceTV Info qui reprend dans une autre note sur le sujet le court reportage (1,11’) consacré à cet évènement météorologique dans le journal de 20h de France 2 de lundi dernier. Une mention spéciale va, également, au petit montage de Le Parisien.

Côté titres, ils tentent, avec plus ou moins de succès, l’originalité : « Énorme orage », « ... du jamais vu », « Une ville mexicaine recouverte de glace »… et notre favori : « La grêle dans les tropiques » (c’est osé certes, mais géographiquement correct). Le contenu, en revanche, est presque toujours le même : la note de l’AFP diffusée le 30 juin est partout, déclinée partiellement ou dans son intégralité, avec ou sans photos, selon les choix éditoriaux de chaque médias. De fait, cette note AFP, reproduite par Le Figaro, Le Monde, France Soir, Le Parisien, La Nouvelle République, La Provence, Var Matin, L’Union, La Dépêche (le plus abrégé), RTL, FranceTV Info, Radio Canada, Le Journal du Québec, le site d’information marocain Le Vert (le meilleur « re-ciblage » du texte à fins environnementalistes), Le Soir ou encore la RTBF, est signée par Ulises Ruiz et propose LA narrative de l’« uber » orage de grêle de Guadalajara. Et elle mérite d’être saluée, car tout y est : l’étonnement du gouverneur de l’état de Jalisco face à l’intensité du phénomène (« on dirait qu’il a neigé. C’est incroyable »), les « jeux rafraîchissants » des enfants dans la rue, les deux victimes d'un "début d'hypothermie", les 200 maisons et commerces touchés et les 50 véhicules emportés par le « torrent de glace », les efforts des employés de la Protection civile et des militaires dans les rues et même les premières explications avancées par Hector Magaña, météorologue de l'université de Guadalajara.

Angoisse, quand tu nous tiens...

Les plus angoissés d’entre nous se demanderont peut-être si les victimes de pré-hypothermie étaient des enfants partis jouer avec la glace sans petite laine ni gants ; les autres s’estimeront –à raison– informés. Quant au météorologue « tapatío » Hector Magaña, celui-ci aura, sans aucun doute, eu ses 24 heures de gloire francophone. Selon lui donc, et d’après la synthèse que propose l’AFP, ce phénomène s'explique par « l'instabilité de l’atmosphère », provoquée par une augmentation de la chaleur à terre, pendant qu’une forte humidité s’accumulait dans le ciel ; combinaison qui a provoqué « un nuage d’orage très violent »... Et là, tout angoissés que nous sommes, admettons-le, nous aurions souhaité en savoir un peu plus…

Contrairement à toute attente, Sciences et Avenir reproduit lui aussi fidèlement la note AFP, sans proposer de précisions additionnelles. En revanche, L’Express apporte un peu d’eau au moulin (de notre angoisse) en renvoyant à un autre article. Celui-ci explique que, selon les données du service européen Copernicus sur le changement climatique, au mois de juin le mercure a atteint un nouveau record (le dernier date de 2016) : + 0,1°C au mois de juin au niveau mondial. Pendant ce même mois en Europe, la température moyenne était d'environ 2°C supérieure à la normale.

Novethic, média consacré à l’économie responsable propose, pour sa part, une contextualisation (presque) encore plus anxiogène de l’orage de grêle de Guadalajara. Si les climatologues n’établissent pas de lien direct entre ces événements extrêmes et le changement climatique, nous explique Novethic, ils assurent qu’avec la crise climatique, les phénomènes météorologiques violents s’intensifieront et se multiplieront... La fréquence des canicules, conclue le média, devrait doubler d'ici 2050.

Un autre motif d’angoisse, sectorielle cette fois, est explicité sur le site canadien Le Journal de l’assurance : lorsque « le climat s’affole : les assureurs paient la note ». Reprenant un bilan hebdomadaire élaboré par le groupe de courtage en assurance Aon, l’article propose un « survol des cataclysmes qui ont sévi sur tous les continents cette semaine et de leurs impacts sur les assureurs et sur l’économie en général ». Le moral est donc tout aussi sombre du côté des assureurs.

La tête dans les nuages

C’est finalement Ouest-France qui permet de prendre un peu de hauteur, en expliquant tout d'abord pourquoi il est si difficile d’anticiper les orages : des phénomènes météorologiques de petite taille –quelques dizaines de km– et de courte durée, provoqués par des conditions physiques complexes. Le quotidien régional revient également sur l’annonciateur de l’orage, le cumulonimbus actif : « le roi des nuages, le plus haut, le plus puissant, le plus dévastateur ». On apprend ainsi que ce nuage peut mesurer jusqu’à 15 km de haut. Lorsque son sommet vient cogner le plafond de notre atmosphère, il s’étale alors en enclume, sa forme caractéristique. À chaque seconde, explique Ouest-France, le cumulonimbus peut aspirer 500 000 tonnes d’air et 7 000 tonnes de vapeur d’eau. Avant de renvoyer au sol de 3 à 5 millions de litres d’eau, sous forme de pluie, de grêle ou de neige. Plus le nuage est gros, puissant et haut, plus de risque il y a qu’il produise de la grêle. Un article à lire assurément si vous voulez en savoir un peu plus sur les orages.

Et si les nuages vous intéressent nous vous recommandons également une récente émission de France Culture qui leur est entièrement consacrée. Vous y apprendrez qu’il existe en tout et pour tout, dix types de nuages sur notre planète et que ces nuages remplissent un rôle thermorégulateur essentiel pour notre atmosphère.

Faire-part de naissance : Bluemex, la nouvelle centrale solaire d’EDF Renouvelables

Pour conclure, avec le regard porté vers le ciel et une bonne nouvelle en prime pour les investisseurs français : la mise en service cette semaine de la première centrale solaire d’EDF au Mexique. Baptisée Bluemex, construite par EDF Renouvelables (anciennement EDF Energies Nouvelles, filiale du groupe EDF), et fonctionnant grâce à des panneaux solaires canadiens, cette centrale s’étend sur quelques 340 hectares de désert dans le Sonora. Ce projet avait été remporté en 2016 dans le cadre de la seconde enchère portant sur les certificats d'approvisionnement et contrats d'achat d'électricité pour les énergies propres menée par la Commission Fédérale de l'Electricité (CFE).

Une bonne nouvelle pour EDF au Mexique, qui avait connu quelques déconvenues sur le terrain éolien l’année dernière. Surtout, un scoop pour les non-initiés, puisque l’on annonçait fin avril le retrait de l’entreprise française du Mexique et la vente de ses actifs dans ce pays (cinq centrales de production et un gazoduc de transport de gaz naturel) à la société Gas Natural pour un montant total de 1,448 milliard de dollars (Les Echos, Zone Bourse). La filiale EDF Renouvelables suivrait donc un autre chemin…

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez vous référer à l’un de ces sites spécialisés dans l’information financière : Zone Bourse, ABC Bourse, Boursier, Bourse Direct... (non, non, il ne s'agit pas d'une erreur : les financiers sont, paraît-il, sérieux, mais semblent singulièrement manquer d’imagination pour nommer leurs sites).

En attendant, le développement de sources d’énergie renouvelable fait son chemin, malgré tout. Et ça, c’est une bonne nouvelle!

©Masiosarey, 2019


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