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  • Masiosarey

25 zones métropolitaines supplémentaires en 2015 !


Monterrey en 1955 ©Fondation ICA

Tous les cinq ans, depuis 2000, les habitants des villes mexicaines attendent avec anxiété les résultats de l'enquête intercensale* : leur ville va-t-elle enfin être labellisée "métropole"?

Car le Mexique, en 2015, se trouve parmi les nations les plus urbanisées au Monde, au 8ème rang mondial, avec 99 millions de mexicains vivants dans une localité urbaine. 78,6% de la population totale, quand même, alors que ce taux en France frôle les 80%. En termes réels, c'est presque deux fois la population urbaine française et près de trois fois et demi le nombre d'urbains canadiens!

Donc tous les cinq ans, le Conseil national de population (CONAPO), en coordination avec l'INEGI (Institut de statistique national au Mexique) et le ministère du développement agraire, territorial et urbain (SEDATU), délimite les zones métropolitaines au Mexique. Et ces cinq dernières années, leur nombre a fait un bond : elles étaient 59 en 2010, elles sont 74 en 2015. Il y aurait donc de plus en plus de grandes villes au Mexique avec 75% de la population urbaine mexicaine qui vit dans une métropole. 13 d'entre elles ont dépassé le million d'habitants, soit deux villes de plus qu'en 2010. Mais qu'est-ce qui explique ce bond?

Aujourd'hui encore, la croissance urbaine est élevée au Mexique (+2%) et continue de dépasser la croissance de la population totale. Toutefois, le rythme s'est nettement ralenti en comparaison à la période 1940 et 1980, pendant laquelle la croissance urbaine a atteint 5,7% par an. Mais paradoxalement, le tableau suivant montre qu'il y a eu plus de zones métropolitaines créées ces cinq dernières années qu'entre 2000 et 2010.

Evolution du nombre de zones métropolitaines

1960 1980 1990 2000 2005 2010 2015

 

12 26 37 55 56 59 74

Source : CONAPO/INEGI/SEDATU, Delimitación de las zonas metropolitanas 2015, Février 2018

Ce phénomène ne pouvant être expliqué par la croissance urbaine, il faut bien chercher les causes ailleurs. Et le dernier rapport de CONAPO, paru en février 2018, résout immédiatement tous les doutes d'ordre méthodologique et notamment en ce qui concerne les nouveaux critères pour entrer dans le club fermé des "métropoles". Principalement, il s'agit de ne plus réduire l'identification des zones métropolitaines au seul critère démographique. Sont désormais pris en considération l'intégration physique et la distance entre les centres de populations qui forment la future zone métropolitaine, la densité urbaine moyenne, les décisions en matière de planification. Mais c'est aussi le rôle dans le développement national et les fonctionnalités de la potentielle métropole qui sont analysés. Des critères pour le moins fluctuants, qui vont cependant permettre de mieux saisir le dynamisme et l'aire d'influence des métropoles.

Et le document délivre une autre clé de compréhension: la pression croissante des autorités locales pour voir leurs villes identifiées comme métropole. Le groupe interinstitutionnel qui est chargé de trancher au Mexique marche donc sur des oeufs pour éviter de froisser les susceptibilités! Le but de ces changements de méthodologie est bien de suivre la tendance et de s'adapter à la compétition que se livrent les villes au niveau international : quelle est la plus attractive, la plus dynamique, la plus compétitive, la plus belle, la plus agréable etc....

Et en la matière, il semblerait que le groupe mené par le CONAPO soit plus enclin que l'OCDE à délimiter de nouvelles métropoles. Ainsi, en 2016, selon les critères de l'OCDE**, il n'y aurait que 33 Aires métropolitaines au Mexique (dont 7 aires métropolitaines grandes, c'est-à-dire de plus de 1.5 millions). Pour sa part, la définition mexicaine de la zone métropolitaine peut comprendre des villes moins peuplées (à partir de 100.000 habitants) : "Est considérée zone métropolitaine, l'ensemble de deux ou plus municipalités sur lesquelles se localise une ville de plus de 100.000 habitants et dont l'aire urbaine, les fonctions et les activités dépassent les limites de la municipalité et qui incorpore dans son aire d'influence directe des municipalités voisines, à prédominance urbaine, avec lesquelles elle maintient un degré élevé d'intégration socioéconomique." Pour ceux qui voudraient en savoir plus, sachez que ces 74 zones métropolitaines se divisent en quatre sous-catégories.

Alors quelques chiffres en guise de mise en bouche... les zones métropolitaines "millionnaires" sont la Vallée de Mexico (20.9 millions), Guadalajara (4.9), Monterrey (4.7), Puebla-Tlaxcala (2.9), Toluca (2.2), Tijuana (1.8), León (1.8), Juárez (1.4), La Laguna (1.3), Querétaro (1.3) et San Luis Potosí (1.2) auxquelles se sont rajoutées Mérida (1.1) et Aguascalientes (1.0). Et dans ce groupe des "millionnaires", Querétaro a la croissance urbaine la plus dynamique avec +2,8%. Sauf qu'en termes absolus, ce sont les villes les plus grandes (Mexico, Monterrey, Guadalajara, Puebla et Toluca) qui ont gagné le plus de population. Mais c'est la ville de Tehuacán qui montre le taux de croissance le plus élevé de toute la liste avec 3,2%. Rioverde, malheureusement, continue de perdre du monde, à l'instar de 7 autres zones métropolitaines dont Ensenada.

Mexicalli en 1933 ©Fondation ICA

Et pour ceux qui resteraient sur leur faim, consultez sans perdre temps ce rapport ... de quoi vous faire une petite idée des villes dans lesquelles vous souhaiteriez un jour vous installer ou alors pour lancer les paris sur les prochaines villes qui entreront dans la liste tant convoitée des zones métropolitaines en 2020! ©Masiosarey, 2018

 

*Le recensement de la population a lieu tous les dix ans mais tous les cinq ans, l'INEGI et le CONAPO réajustent les chiffres grâce à une enquête "Intercensale"

**Dans les pays de l'OCDE, les zones urbaines sont considérées comme de grandes zones métropolitaines lorsque leur population atteint 1.5 million d'habitants ou plus ; comme des zones métropolitaines lorsque leur population est comprise entre 500 000 et 1.5 million d'habitants ; comme des zones urbaines moyennes lorsque leur population est comprise entre 200 000 et 500 000 habitants ; et comme de petites zones urbaines lorsque leur population est comprise entre 50 000 et 200 000 habitants.

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