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Les industries créatives représentent 7% du PIB du Mexique


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... Qui se classe ainsi parmi les 20 principaux acteurs de ce secteur dans le monde. C’est ce que nous apprend un communiqué du Department of Canadian Heritage à l’occasion de la visite début novembre de la ministre du patrimoine Mélanie Joly, venue appuyer le développement des industries créatives canadiennes au Mexique

Bonne nouvelle donc. Mais, vous demanderez-vous peut-être, qu’est ce qu’une industrie créative ?

Globalement sont considérées comme telles, les activités qui produisent des biens culturels (films, art, jeux interactifs...) ainsi que certains services « créatifs » aux entreprises tels que l’architecture, la publicité, le design et la gastronomie, le développement de logiciels et de sites Internet, mais aussi la radio et les productions télévisuelles ou encore la presse et l’édition. Au total, on compte environ 14 métiers, jusqu’ici relativement disparates d’où certaines difficultés pour cerner statistiquement ce secteur. 14 métiers « créatifs » donc, auxquels l’UNESCO rajoute l’éducation et la recherche.

L’ensemble de ces « industries créatives » participe au développement de l’ « économie créative », un paradigme né il y a une petite vingtaine d’année dans les Think Tanks européens. Devenue très populaire il y a une décennie, celle-ci est aujourd’hui considérée par certains comme le quatrième secteur de l’économie traditionnelle, supposé relancer, via la création d’un nouveau type de produits à forte valeur ajoutée, un modèle de développement économique qui s’essouffle un peu. Evidemment, l’« économie créative » a, aussi, des détracteurs (et beaucoup), mais cela ne l’empêche pas de faire son chemin au sein de nombreux gouvernements et instances internationales*.

Au Mexique et selon PROMEXICO (2014), les « industries créatives » représenteraient le 5ème secteur de l’économie, derrière l’aérospatial, l’agriculture, l’industrie alimentaire et le secteur automobile. En 2014, elles pesaient environ 27 milliards de dollars, soit presque 5 % du PIB. Par ailleurs et depuis plusieurs années, et cette fois selon la UNCTAD (2010), le Mexique semble s'imposer comme le 1er exportateur de produits et services créatifs en Amérique latine et le 8ème dans le monde.

L’édition, la musique, le cinéma, l’artisanat et le design mexicain en sont les fers de lance à l’international. En 2012, l’agence Pricewaterhouse Coopers offrait déja une petite cartographie de la prometteuse « économie créative » mexicaine : le point fort de la CDMX était alors l’animation et les effets spéciaux, la mode et la publicité (le fameux « cluster publicité » chilango s’est depuis territorialement confirmé) ; celui de Guadalajara, la mode et l’animation ; Puebla se positionnait dans le secteur de la mode ; et le Nuevo León se distinguait, pour sa part, grâce aux jeux vidéos et interactifs, et au design...

Aujourd’hui, les « industries créatives » au Mexique bénéficient d’une série d’appuis gouvernementaux** et d’une main d’oeuvre qualifiée de plus en plus nombreuse. En effet et selon l’ANUIES (2015), pas moins de 125.000 étudiants sortiraient diplômés chaque année dans un cursus “créatif" (animation digitale, ciné, communication, design, ingénierie et technologie digitale, etc.).

Pourtant, tout n'est pas rose dans l'univers de la créativité. Des études montrent ainsi que les jeunes professionnels « créatifs » qui entrent sur le marché du travail mexicain ont bien du mal trouver un emploi, et plus encore un emploi stable et correctement rémunéré. Beaucoup se réorienteront, par la force des choses, vers d’autres secteurs et métiers. D’autres opteront pour l’auto-emploi, et par conséquent vers une forme de précarité professionnelle... « créative », il est vrai (mais précaire). Selon The Global Entrepreneurship Monitor 2015-2016 (2016), le taux d’auto-entrepreunariat au Mexique serait passé de 14.8% a 21% entre 2013 et 2015. Et s’il s’agit évidemment d’une tendance qui dépasse le seul secteur de l’ « économie créative », celui-ci y contribue substantiellement.

Par ailleurs, la géographie de cette économie est tout sauf homogène. Très fortement concentrée autour des quatre ou cinq grandes métropoles du pays, elle oublie un peu le reste du Mexique, qui cherche lui aussi à se développer. Enfin, le principe même de l’« économie créative » va de paire avec celui du respect des droits d’auteurs, fondamentaux pour le développement de ce secteur qui parie justement sur l'exploitation économique de l'inventivité. Et, comme le note l’IMCO (2015), la question de la piraterie représente une véritable problématique au Mexique, que les autorités peinent encore à réguler.

Bref, l’ « économie créative », un nouvel eldorado ? Certainement pour certains secteurs urbains et qualifiés de la population... Un nouveau modèle de développement économique ? Nous serons peut être plus circonspects.

©Masiosarey, 2017

 

* Pour en savoir plus sur le paradigme d'« économie créative », son histoire et les critiques qui lui sont faites, l'excellent article de Christine Liefooghe : "Économie créative et développement des territoires : enjeux et perspectives de recherche", in Innovations, 2010/1 (n° 31)

** Dans ce secteur, les principaux fonds d'appuis publics au Mexique sont : EFICINE, FIDECINE, FOPROCINE, FONDO PRO AUDIOVISUAL, PROSOFT, FONDO INNOVACIÓN ou encore le CONACyT...

SOURCES :

- Mapa de las industrias creativas en México. Proyección para CENTRO, de Erika Castañeda Rivera et Bianca Garduño Bello, in Economía Creativa, núm 07, mayo-octubre 2017, pp.118-166.

- México como exportador de creatividad, cultura y tecnología : factores de éxito, contribution de Verónica-Lizett Delgado Cantú, Universidad Autónoma de Nuevo León, 2016

- Industrias creativas, PROMEXICO. 2016

- Economía Creativa: Una opción factible de desarrollo. Informe 2010. UNCTAD. Ginebra, Suiza

- Industrias creativas y obra protegida, document de l’Instituto Mexicano para la Competitividad (IMCO), 2015.

Et pour les plus statisticiens d'entre nous, sachez qu'au Mexique, l’INEGI (2016), dans son Directorio Estadístico Nacional de Unidades Económicas (DENUE), regroupe deux types d’activités sous l’étiquette “industries créatives” : les services professionnels, scientifiques et techniques (54) et les services de loisirs culturels, sportifs et récréatifs (71).

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