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Quand la danse rencontre la boxe. Cervantino 2017


Cette année, la France est le pays invité du 45ème Festival International Cervantino, FIC pour les initiés. Du 11 au 29 octobre, quelques 300 artistes français parcourront les rues romantiques de Guanajuato et offriront au public une trentaine de spectacles variés et souvent, très souvent, inattendus... A l’approche de ce festival, Masiosarey ouvre ses pages à certaines de ces performances.

Crédit photo: courtoisie Prensa FIC, Ballet national de Marseille

Rocco, du Ballet national de Marseille

Voilà une création qui pourrait bien réconcilier deux mondes qu’a priori tout oppose : la danse et la boxe. Vous rappelez-vous des atermoiements de Billy Elliot ?... Ce jeune garçon qui voulait danser et le désespoir de son père, mineur, convaincu que le seul sport convenable pour un garçon était la boxe. Ce spectacle pourrait en être une fine alternative, portée par quelques Billy devenus adultes et explorateurs des relations entre danse et boxe. Sauf que Rocco, créé à Vienne en 2011, par l'italien Emio Greco et le hollandais Pieter Scholten –tous deux à la tête du Ballet national de Marseille depuis 2014–, s’inspire d’un autre film, classique, engagé et donnant lui aussi la part belle à la boxe : Rocco et ses frères de Luchino Visconti (1960).

« Ce projet est né de l’intérêt que l’on portait à d’autres pratiques physiques et à d’autres corps sociaux. On y retrouve l’inspiration du film de Visconti, mais aussi une dimension autobiographique »... et la mémoire d’un père boxeur pour Emio Greco. Sur un ring de boxe et durant 24 rounds de 3 minutes chacun, quatre danseurs s’affronteront, rivaliseront, se retrouveront... au rythme d’un spectacle très physique, construit autour de la tension entre deux actions contradictoires et fondamentales de la boxe : attaque et protection. Le travail préalable a été intense pour arriver à une sublimation d’un geste : un geste qui part de la danse, n’imite pas la boxe, mais qui est cependant très proche de la projection d’énergie et du geste du boxeur.

La boxe ou l’art de s’approcher des autres


Crédits photos: courtoisie Prensa FIC, Ballet national de Marseille

« La période de recherche et d’entrainement a été longue. J’inventais au fur et à mesure une

préparation physique pour la troupe, à partir de mon bagage de danseur et de ce que j’avais compris de ce sport de combat », explique le chorégraphe italien. « Nous avons d’ailleurs passé beaucoup de temps avec de vrais boxeurs, afin que les danseurs comprennent tant les clés de l’entrainement technique que la philosophie du boxeur. Car, ajoute Emio Greco, contrairement à ce que l’on pense, le boxeur n’est pas mû par l’agressivité ou la violence (...) la boxe c’est d’abord l’art de s’approcher des autres, de saisir les intentions de l’adversaire. » Le défi pour le danseur est très similaire, précise Greco. Il s’agit pour lui aussi d’« appréhender la manière dont deux individus entrent en relation, en utilisant le mouvement et la danse comme langage. »

Boxe, danse, cabaret... et émotion

A la mi-temps du spectacle –qui dure un peu plus d’une heure– une entracte aux allures de cabaret, introduit une rupture et réduit la tension qui monte au fil des rounds : « Nous prenons la danse très au sérieux, mais nous ne nous prenons pas au sérieux. Nous avons besoin de nous libérer. C’est pourquoi nous nous permettons des choses plus légères » précise Emio Greco. Un spectacle qui ne laisse pas le public indifférent. Le chorégraphe se dit d’ailleurs très touché par les réactions suscitées par les diverses représentations : « Je n’avais pas mesuré l’impact que pourrait avoir Rocco auprès des spectateurs. Je n’étais pas conscient de toucher quelque chose de si sensible et si important. »

L’occasion pour Emio Greco de préciser son crédo : « Je crois beaucoup dans la sublimation du geste : toucher quelque chose de plus grand que nous, grâce à la danse, à la pensée, à l’engagement aussi. C’est un concept exigent, mais je pense qu’il ne faut pas proposer des choses trop faciles au public. Ce qui de prime abord peut déstabiliser le spectateur, est dans le même temps rendu accessible par la générosité du geste et l’élan de la danse. »

Rocco sera présenté pour la première fois au Mexique dans le cadre de la FIC, puis il partira en tournée à Guadalajara, México et Monterrey.

©Masiosarey, 2017. Propos recueillis lors de la conférence de presse organisée par Prensa FIC

Rocco, du Ballet national de Marseille 22 et 23 octobre à 20h

Cancha de Cristal, Guanajuato

http://www.festivalcervantino.gob.mx/es/rocco

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