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  • Masiosarey

Del Mar de fondo et autres vagues ...


Les habitués des plages mexicaines auront certainement déjà reçu des avis à la prudence pour cause de Mar de fondo. El Mar de fondo (également appelé oleaje ou mar tendida ; en français, nous parlerons de houle) est un phénomène souvent impressionnant : de puissantes vagues envahissent la plage, alors que le soleil brille et que le vent est absent... Une alerte à prendre très au sérieux car, chaque année, on recense des victimes et le phénomène n'épargne pas les lieux de villégiature les plus concourus de la côte pacifique.

Contrairement à ce que ce terme laisse sous-entendre, la Mar de fondo ne vient pas du fond de la mer, mais du fin fond de l’horizon. Ces grosses vagues, créées par les vents d’une tempête survenue à quelques milliers de kilomètres de là, ont poursuivi leur chemin, en accumulant de l’énergie, jusqu’à rencontrer une côte pour se briser. La Mar de fondo n’est donc absolument pas un phénomène sous-marin, de type tsunami ou lame de fond, ou provoqué par des courants marins (quoique ne l’oubliez pas, la houle peut provoquer, en se brisant sur la plage, un puissant courant dit « de resaca », fort dangereux pour les baigneurs).

Les tempêtes qui provoquent les Mares de fondo sur les côtes du Pacifique mexicain sont sud-américaines et parfois même australiennes (pour leur part, celles qui se terminent en houle sur les côtes atlantiques françaises ont généralement pour origine l’Atlantique nord). Et comme tout est toujours plus compliqué qu’il n’y paraît, il n’est pas rare que des trains de vagues issues de deux tempêtes différentes se rencontrent et que leurs trajectoires coexistent. Pour des fins techniques, on parlera alors de houles primaire et secondaire ; la première étant celle dont l’énergie et la fréquence sont les plus fortes. Sachez-le donc, une houle (ou une Mar de Fondo) se compose généralement de plusieurs énergies et de plusieurs fréquences d'ondes qui vont dans plusieurs directions.... de plusieurs tempêtes en somme. D’où ses caractéristiques largement illisibles et imprévisibles vues du bord de la plage.

Enfin, à tout cela peut aussi se mêler la "mer du vent", un très joli terme qui désigne les vagues produites in situ, par le vent qui souffle le long de la côte. Lorsque la houle suit une autre direction que la "mer du vent", on parle alors de "mer croisée" ; ce qui est n’est une bonne chose ni pour le baigneur ni pour l’embarcation.

La hauteur des vagues se mesure selon l’échelle de Douglas (à ne pas confondre avec l’échelle de Beaufort, qui mesure, elle, la force du vent). Cette échelle compte 9 niveaux : de « Calme » (pas de vague du tout) à « Enorme » (des vagues de 14 mètres et plus). A titre de référence, les plus hautes vagues mesurées in situ par l’homme sont celles de Nazaré, au Portugal. Les surfeurs Cotton et McNamara sont ainsi entrés dans l’histoire en domptant des vagues de 23,70 et 24,30 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de 7 étages. Lors de la tempête Quirin de 2011, en plein Atlantique, une équipe internationale conduite par le Laboratoire d'océanographie spatiale du centre de Brest de l'Ifremer a repéré par satellites des trains de houle dont les crêtes culminaient probablement à 36 mètres...

Allez, pour finir, un peu de sensationnalisme... savez-vous que les plus hautes vagues sont les... vagues sous-marines ! Des « ondes internes » monstrueuses, mesurant de 100 à 500 mètres de haut, qui se déplacent –fort heureusement– lentement, mais en produisant une énergie phénoménale. Les plus grandes vagues sous-marines se formeraient en mer de Chine méridionale, entre les Philippines et Taiwan. Observées par des équipe du Massachusetts Institute of Technology (USA) et de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), il sembleraient que ces vagues soient produites par les différences de densités de l’eau et les frictions entre couches d’eau ne se déplaçant pas forcément dans la même direction ou à la même vitesse. Comme toutes les vagues, elles terminent leurs courses en s’écrasant contre les fonds océaniques ou les plateaux continentaux, après avoir parfois parcouru des milliers de kilomètres pendant des semaines... Elles joueraient un rôle fondamental dans la répartition de la faune et de la flore sous-marines.

Une prochaine fois, promis, nous vous parlerons des terrifiantes vagues scélérates.

Et, en attendant, bonne baignade !

©Masiosarey, 2017

 

Illustration : Mar de Fondo, début juillet 2017 à Puerto Escondido, Oaxaca ©Masiosarey

Centro Nacional de Prevención (2016), Mar de fondo. Cuidado que "el mar se sale"!

Nageur-sauveteur.com, Houle, vague et mer de vent

Université du Québec à Rimouski - UQAR (12/2016), Vagues sous-marines : une découverte majeure dans le fjord du Saguenay

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